Le jeune Samuel Grynspan a trois ans lorsqu'il doit quitter la Belgique avec ses parents juifs, d'origine polonaise, en raison de l'invasion du pays par l'Allemagne nazie en 1940. L'exode les jette alors dans un périple passant par plusieurs camps d'internement du sud ouest de la France.   Son père est arrêté par la Milice, déporté et assassiné peu après. Lui-Âmême est séparé de sa mère pour être protégé momentanément dans une maison d'enfants à Moissac. Ce centre est tenu par les Éclaireurs Israélites de France.   Mais de nouveau, il doit repartir, sans famille, pour un petit village de la Drôme : Poët-Laval. Il y est accueilli et caché par une modeste famille de potiers, protestante, les parents de Jacky Robin. Les deux garçons, du même âge, deviennent amis et « frères ».   Â
Aujourd'hui, Sam vit en banlieue parisienne. Il revient régulièrement voir Jacky et le village, mais son enfance lointaine, difficile, son histoire de jeune Juif traqué, il ne l'a pas racontée, même à ses enfants. Il ne voulait pas revenir sur ce passé et cette enfance à la fois sauvée et dévastée.   Des circonstances, des rencontres ultérieures, ses démarches pour faire reconnaître comme Justes les parents de Jacky, l'incitent aujourd'hui à braver cette histoire, à essayer de déchirer le voile qu'il a mis dessus, à tenter de rejoindre sa propre mémoire enfouie. Le film l'accompagne dans ce retour à Poët-Laval, en passant par Moissac et le camp de Rivesaltes qu'il n'avait jamais voulu revoir.   Au coeur du film se trouve la rencontre entre deux enfants, dont le récit, à l'âge adulte, dévoile un pan de l'histoire à la fois tragique et lumineuse du XXe siècle.  Projection: mardi 19 novembre : 20 h.   Le film est suivi d'une table ronde avec le réalisateur, Jean-Christian Riff, Pierre Osowiechi (Yad Vashem France) et B. Delpal.  |